Batailles historiques

montcalm-trying-to-strop-the-massacreC’est à partir du fort Carillon que sont menées les opérations, toutes deux, victorieuses :

  • du fort Chouagen ou Oswego (13-15 août 1756),
  • et du fort William Henry (4-9 août 1757) dont Joseph fait un récit saisissant.

Les tranchées, que firent nuitamment le capitaine de Germain à la tête de ses sapeurs, permirent de s’approcher le plus possible de l’ennemi et ainsi de le convaincre de se rendre. Mais c’était sans compter sur les Indiens qui commirent des atrocités.

 

Cet épisode de la guerre de sept ans servit de cadre au célèbre roman de Fenimore Cooper, Le dernier des Mohicans.

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Une victoire légendaire : la bataille de Carillon

Dans son livre, Écrits sur le Canada, L.-A. de Bougainville rapporte que le général anglais Abercromby disposait de 20 000 hommes, la plus imposante armée jamais assemblée jusqu’alors en Amérique et que Montcalm défendit le fort avec exactement 3526 hommes. Au soir du 8 juillet 1758, l’armée anglaise laissa derrière elle environ 3000 tués ou blessés. Les Français victorieux ne dénombrèrent que 444 tués ou blessés. Cette victoire est célébrée à travers le royaume et prend rapidement des dimensions légendaires.

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Ecoutons Joseph de Germain qui est aux premières loges. Dans sa lettre du 9 juillet 1758, il raconte comment, la veille, il échappa à une mort certaine lors d’une mission de reconnaissance :

« Quant à moi, il [M. de Montcalm] me fit partir du côté sud [du lac Saint-Sacrement] avec trois piquets (150 hommes) dont je pris le commandement. Vers minuit, je fus attaqué par des Sauvages qui me blessèrent quatre hommes. Je fis tirer dessus au hasard sans voir d’où le feu des ennemis partait et je fis faire les cris que les Sauvages font d’ordinaire. Les Sauvages qui nous attaquèrent se retirèrent nous trouvant trop nombreux.

« Au point du jour j’envoyai une ordonnance au camp pour avertir Mr de Bourlamaque de la fusillade qui eut lieu. Il m’ordonna de tenir et d’empêcher le débarquement des ennemis.

« Je vis une heure après, à un quart de lieue sur le lac Saint-Sacrement, au moins mille cinq cents berges (chaloupes étroites) avançant en bon ordre. La moitié se jeta du côté sud et l’autre du côté nord. Ne pouvant empêcher le débarquement avec mes trois piquets devant une troupe si nombreuse et par ailleurs étant trop éloigné du camp, j’envoyai une seconde ordonnance à Mr de Bourlamaque pour l’avertir que les ennemis débarquaient en force et que je pourrais être coupé par une colonne.

Il me fit encore réponse de tenir, qu’il allait faire avertir Mr le marquis de Montcalm et qu’en même temps il me ferait soutenir par trois compagnies de grenadiers et de volontaires. Comme je ne vis point lesdites compagnies, mais seulement quelques volontaires, je décidai de me porter vers le camp en bon ordre. Je fis bien, car je ne fus pas plus tôt arrivé que les ennemis étaient sur moi à me fusiller.

Si je n’avais pas pris ce parti, j’aurais été pris ou tué avec toute ma troupe. J’aurais eu le même sort que Mr Trepezet qui était du côté nord. Il n’eut pas le temps de se retirer, tout son détachement fut fait prisonnier ou tué. Lui-même reçut un bon coup de fusil qui le tua. »

 

Joseph poursuit sa lettre en racontant le déroulement de la bataille du 8 juillet et, notamment, comment le canon de son fusil le protégea d’une balle qui lui était destinée.

 

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A propos de l'auteur

Grâce à l’importance du fonds familial « Germain » classé aux Archives Départementales de l’Hérault, Xavier de Germain écrivit un livre, resté privé, sur l’histoire de sa famille, sur la période 1490 - 1990. Son fils Cyrille s’intéressa particulièrement à la période canadienne sur laquelle il accumula de la documentation

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