Construction du fort

Le marquis de Vaudreuil, gouverneur de la Nouvelle-France, commande l’édification du fort à Michel Chartier, seigneur de Lotbinière.

Cet officier de marine, certes courageux, est cependant jugé piètre ingénieur militaire et accusé de malversations.

Le marquis de Vaudreuil, qui tient en haute estime le chevalier de Germain, demande alors à celui-ci d’aider à la construction du fort, un fort de quatre bastions sur la montagne de Carillon.

Le capitaine d’infanterie au régiment de la Reine, Joseph de Germain, engagé volontaire dès 1756 dans cette campagne du Canada, a la réputation d’être également un ingénieur de talent. Il a de qui tenir en la personne de son frère aîné, Jean-Baptiste, premier chevalier de Germain, ingénieur en Chef du Piémont (mort d’épuisement en 1747, à l’âge de quarante et un ans, au cours de la guerre de succession d’Autriche).

Joseph exécute sa mission avec tant de zèle qu’il prend la direction de la construction du fort qu’il baptise Fort Vaudreuil.  Voici l’extrait de sa lettre du 8 juin 1756 :

 

 bureau-lettre« […] je l’ai baptisé fort Vaudreuil.

Un bastion porte mon nom, un autre porte le nom de la Reine, l’autre Languedoc, l’autre Joannes (qui est celui qui m’a aidé à faire le fort). À la pointe, à la chevelure [Fort Saint Frédéric], j’ai fait faire une redoute et un retranchement qui portent aussi mon nom.

De plus, j’ai fait beaucoup de plans dont il [Marquis de Vaudreuil] est très content, de même que son portrait au pastel qui lui ressemble comme deux gouttes (sic) d’eau […]. »

 

Sur le plan ci-après, établi par Joseph de Germain, voici comment sont disposés les bastions :

 

A : « La Reine » (avec une casemate), au Nord-Ouest, du nom du régiment de Joseph de Germain.

B : « Languedoc » (avec la boulangerie), au Nord-Est, du nom du régiment de M. de Joannes, aide-major, qui seconda le capitaine de Germain dans la construction du fort. Ce régiment avait fait la traversée de l’Atlantique en compagnie du régiment de la Reine. La Reine et Languedoc furent les premiers régiments d’infanterie de ligne à affronter l’ennemi.

C : « Germain » (avec une casemate), au sud-Ouest.

D : « Joannes » (avec la poudrière), au Sud-Est.

plan-fort-vaudreuil

En 1758, pour renforcer la défense de Fort Carillon, Joseph de Germain, à la demande du marquis de Montcalm, fait élever une redoute qui porte également son nom.

Sur la carte ci-après, la redoute « Germain », de forme trapézoïdale, se situe au Nord-Est. La grande tâche brune située en dessous, de forme géométrique, représente le potager, nécessaire pour nourrir la garnison.

plan-fort-carillon

 

Sur un mur de cette redoute, voici la plaque commémorative que l’on se surprend à découvrir :

 

plaue-redoute-germain

« Redoute Germain construite par le capitaine Germain du régiment de la Reine en 1758 sur ordre du marquis de Montcalm commandant de la forteresse française de Carillon »

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A propos de l'auteur

Grâce à l’importance du fonds familial « Germain » classé aux Archives Départementales de l’Hérault, Xavier de Germain écrivit un livre, resté privé, sur l’histoire de sa famille, sur la période 1490 - 1990. Son fils Cyrille s’intéressa particulièrement à la période canadienne sur laquelle il accumula de la documentation

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